Egypte

Vous rentrez cette année ?» avons-nous entendu à plusieurs reprises, quand nous avons annoncé notre départ de Djibouti, après onze ans de ministère heureux dans l’Eglise protestante évangélique de Djibouti. Où rentrerions-nous? Je suis né et ai grandi en Rhénanie (Allemagne), mon épouse Christel est née et a grandi dans le Gard (France). Cela me rappelle les remarques quand je suis parti la première fois à l’étranger, pour être pasteur dans l’Eglise réformée de France à Montpellier, il y a vingt ans. «Tu n’es pas bien chez toi?» L’incompréhension totale chez certains quand nous commençons à parler de l’Egypte. «Je ne pourrais pas, c’est dangereux…» J’essaie de m’expliquer: «Je suis passionné par la rencontre, la découverte de l’autre, la vie. J’espère être utile dans cet endroit, qu sse trouve en quelque sorte au coeur de l’actualité.» C’est aussi cohérent avec mon parcours professionnel qui précède cette nomination. Et enfin, j’avoue avec hésitation: «Je pense que c’est une question de foi. Cette foi, qui fait de nous des étrangers et des voyageurs sur la terre, comme elle l’a fait pour Abraham et les apôtres, toujours en marche vers Dieu, en exode vers les autres.»

Témoigner là où nous sommes, avec ce que nous sommes, en Allemagne, en France, à Djibouti ou en Egypte. Que ce soit comme pasteur ou enseignante (au Lycée français du Caire): il s’agit bien d’essayer de recevoir de l’autre ce qui est au coeur de sa vie et de partager au mieux ce qui nous anime, en s’inscrivant dans un contexte particulier, en ayant une mission précise tout en tentant de l’accomplir dans un esprit de service. Nous nous réjouissons de cette nouvelle perspective nous permettant d’oeuvrer dans un environnement nouveau et d’être accueillis par les Eglises francophones du Caire et d’Alexandrie. Le cahier des charges est vaste et évoluera sans doute en fonction des réalités que nous allons découvrir. A suivre.