Échanges entre futur.es et ancien.nes envoyé.es (4/5)

Dorine et Charles, tou.tes deux architectes, préparent leur départ auprès de notre partenaire l’Église de Jésus-Christ à Madagascar (FJKM). Lors de la journée DM, ils ont rencontré et discuté avec Mathilde et Jil, envoyé.es au Mexique dans le domaine de l’agroécologie et la théologie. Voici un retour sur leur échange.

Les étapes clés pour Mathilde et Jil : de l’installation au sentiment d’autonomie

L’arrivée a été difficile. C’était en août 2021, il y avait encore beaucoup de restrictions liées au Covid. Ceci n’a pas facilité l’intégration et, dans ce contexte, nous avons perçu notre arrivée comme une charge supplémentaire pour l’équipe en place. Une étape clé a été, après deux mois, d’avoir notre propre véhicule et de s’installer dans notre lieu de vie définitif. Ces deux éléments nous ont permis d’acquérir une autonomie importante pour nous et nous avons pu ainsi visiter les différents groupes et communautés de manière indépendante.  Au bout de six mois nous avons pu prendre des initiatives et faire les choses à notre manière.

C’est après une année que Jil et Mathilde disent s’être entièrement senti.es à l’aise dans leurs projets. Ceci plus particulièrement pour Jil qui avait dans son mandat une année d’observation dite de « diagnostique ». La deuxième année a donc été marquée par les premiers projets mis en place dans le domaine de l’agroécologie.

Comment se vit un envoi en couple ?

On travaille ensemble tout le temps, on se présente en tant que couple mais avec des mandats différents. On fait les voyages ensemble dans les différents villages et communautés. Souvent, il y a les cours de théologie le matin avec Mathilde et le reste de la journée se déroule dans les potagers avec Jil. On a trouvé une complémentarité dans le travail ensemble.

En dehors du travail on a des occupations différentes, par exemple la pratique de sport: le jujitsu pour Jil ou la course à pied dans un parc de quartier pour Mathilde mais elle dit préférer quand Jil peut l’accompagner. Ils se sont fait quelques ami.es hors du travail de façon séparée, comme Mathilde au salon de beauté, et Jil au sport, mais le travail est prenant et quand ils ont du temps ils aiment se retrouver ensemble à la maison calmement.

Un équilibre entre travail et repos à trouver

Le mandat de Mathilde consiste à faire de la formation pour adultes, ses étudiant.es la sollicitent essentiellement en fin de journée, le soir ou le week-end quand ils.elles ont fini leur travail. On a dû se fixer un jour où on ne pense pas au travail, on a choisi le mercredi, mais cela n’a pas été évident au début de s’y tenir. On a une grande liberté dans les horaires d’où l’importance de bien gérer son temps.

Cahier des charges et réalité du terrain

Pour Mathilde, l’enseignement théologique correspondait bien à l’idée qu’elle s’en faisait, mises à part quelques différences de point de vue qu’il a fallu surmonter au début. Dans le domaine de Jil, l’association partenaire ayant subi une réduction de personnel, le programme social n’était pas en place comme prévu. C’était une déception, au début, qui s’est transformée en opportunité. Jil a ainsi bénéficié d’une grande liberté dans la mise en place d’un programme d’agroécologie. Les liens conviviaux tissés avec les participant.es ont rapidement fait naître une relation de confiance bénéfique à la transmission des savoirs et à la circulation des idées.