Échanges entre futur.es et ancien.nes envoyé.es (2/5)

Noémie Heiniger a été envoyée DM au Togo de 2016 à 2017, en tant qu’assistante en promotion du développement holistique auprès de Secaar, à Lomé. C’est à ce poste que sera envoyée Sophie-Anne Lorant-Faivre en novembre 2023. Les deux pasteures ont eu l’occasion de se rencontrer et d’échanger.

Quel souvenir te reste-t-il de ton envoi ?

Il me reste plein de souvenirs ! Les souvenirs les plus marquants restent ceux de rencontres de personnes dans la rue et mon quotidien, comme un conducteur de zem (mototaxi) avec qui j’ai lié des contacts que j’ai encore aujourd’hui, ou bien un artiste qui vendait ses œuvres et avec qui j’avais eu un échange touchant; mais aussi des échanges professionnels sur des points de vue théologiques, sur le travail de terrain, notre vision du monde, le dialogue entre nos différentes cultures, ou des conseils de cuisine pratiques.

Quelle avait été ta plus grosse surprise ?

D’être totalement démunie pour faire la cuisine et les choses toutes simples telles que le ménage. Je ne savais pas où acheter un balai, je ne savais pas quels étaient les aliments courants avec lesquels on cuisinait habituellement, ou même faire la lessive. Des choses toutes basiques et pratiques au final. Ça, je ne m’y attendais pas du tout. Sans les autres personnes, on ne pouvait rien faire, c’était difficile.

Qu’est-ce que tu as eu le plus de plaisir à partager à ton retour ?

Tout ce qui tournait autour du développement holistique : de montrer à quel point ça me semblait avoir tellement de sens pour nous ici aussi, que c’était une richesse énorme que ces personnes rencontrées au Togo et ailleurs m’avaient apportée.

Si tu avais une chose importante à tes yeux à me transmettre, ce serait quoi ?

Une chose qui m’a aidée et m’a fait du bien quand j’étais au Togo, et m’aide encore aujourd’hui, c’est d’essayer de prendre du recul sur ce que je vivais et de réfléchir aux enjeux de ma présence sur place pour moi et pour les autres. C’était très important pour moi de prendre le temps pour regarder ma propre posture et réfléchir à ce qui, dans ma manière de vivre, pouvait renforcer des préjugés que je voulais déconstruire. On peut critiquer ou se plaindre de la manière dont on peut être perçu·e, mais il faut chercher à comprendre à quoi s’est lié à travers une autocritique de soi-même, de sa culture, de ce qu’on renvoie avec notre manière d’être.