De Madagascar à l’Île Maurice (1/4) – Un carrefour de rencontres

Le pasteur malgache Ernest, dit Eri, Koera et sa famille ont quitté le village de Miadanimerina dans la province d’Arivonimamo, à Madagascar. C’est avec beaucoup d’espoir et de foi qu’ils sont parti.es à la rencontre de leurs compatriotes à l’île Maurice. Eri est envoyé DM pour l’aumônerie malgache de l’Église presbytérienne de Maurice (EPM). Il y est arrivé avec sa famille en février pour un contrat de deux ans, renouvelable. Dans cette série, nous partagerons avec vous quatre perspectives de cette collaboration qui débute, riche en couleurs, en échanges et déjà pleine d’humanité, entre DM, l’EPM et l’Église de Jésus-Christ à Madagascar (FJKM).

Pour le premier numéro de cette série, c’est Claudia Bucher (responsable de partenariats DM : Île Maurice, Mozambique et secteur théologie) qui a fait la connaissance de la famille Koera et qui nous raconte ses premières impressions de cet échange Sud-Sud.

DM rencontre les Koera

Dans le suivi régulier des projets et programmes soutenus par DM, les visites rendues aux institutions partenaires sont essentielles pour la compréhension du contexte et ses nuances, le tissage des liens de confiance et c’est une précieuse opportunité de dialogue. Dans ce but, je suis arrivée à l’île Maurice le 29 mars, accueillie chaleureusement par notre partenaire, l’EPM, pour ma visite annuelle. C’était en l’occurrence ma première visite depuis mes débuts à DM, en août 2023.

C’est lors d’une matinée pluvieuse qu’Eri Koera et sa femme Sylvia rentrent avec un large sourire dans la salle paroissiale de l’église de St André, siège de l’EPM à Rose Hill. Leur sympathie et bonne humeur nous accompagneront pendant toute la rencontre. Eri me donne l’impression de quelqu’un qui vit sa mission très à cœur. En entendant son récit où il raconte les défis rencontrés dans son travail pastoral, comme par exemple : les conditions routières très éprouvantes de Madagascar qui engendraient deux heures de route pour parcourir cinq kilomètres ; j’ai eu envie de savoir quelle était sa motivation. Et il n’hésite pas une seule seconde : « Je suis comme ça, je m’approche des gens. Je leur dis que je veux prêcher chez eux.elles, les écouter et parler de Jésus dans leur maison ». La communauté les attendait avec impatience ! Après bientôt deux mois œuvrant pour l’aumônerie, il me dit avoir trouvé sa place et ses marques et être même déjà complètement habitué à la conduite à droite !

Être là, dans la joie ou la tristesse

Ce travail d’accompagnement spirituel est déjà notoire et trouve tout son sens, dans la réjouissance ou la détresse. Les moments marquants jusqu’ici ont été pour Eri de célébrer le premier mariage sur place et de pouvoir être en prière auprès d’un compatriote décédé, ainsi que consoler la famille, restée au pays. Deux moments de contraste, dans la communion et la foi. Il ajoute : « Souvent, les travailleur.euses malgaches qui décèdent sont dans une vie de solitude, la famille n’est même pas avec eux.elles. Ça m’a rempli le cœur d’avoir pu être là quand il est parti, lui apporter la prière et consoler sa famille, au loin ».

Un ministère vécu en couple

La complicité avec sa femme, Sylvia, est évidente. Elle, qui a dû quitter un travail à Madagascar, pour suivre son mari, est ravie d’avoir enfin un peu de temps et de pouvoir partager avec Ernest ses visites pastorales du soir, entendre et discuter avec lui de ses textes préparés. Les enfants, quant à eux, traversent encore les difficulté liées à l’intégration scolaire, en anglais. Mais les parents mettent des moyens de soutien en place, aidé.es par des Malgaches déjà bien intégré.es.

À ce propos, dans l’article de la semaine prochaine, la parole sera donnée à Sylvia et aux enfants.

Finalement, ce que je retiens de cette rencontre, c’est cette belle aventure humaine ! Je leur souhaite, du fond du cœur, une route faite de belles rencontres !