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Alphonce Azebaze dans le Jura

Paula Oppliger Mahfouf, catéchète professionnelle et prédicatrice laïque pour l’Église Refbejuso, a reçu Alphonce Azebaze, ingénieur agronome au Cercle international pour la promotion de la création (CIPCRE) de Bafoussam au Cameroun. Elle nous rapporte que « recevoir un.e envoyé.e c’est comme traverser une grande mer. On ne sait pas si ça va bien se passer, si ce sera houleux, si on rejoindra ensemble les côtes avec l’envie de poursuivre l’aventure, ou si chacun des deux prendra un bol d’air et ses jambes à son cou dès qu’on sera arrivé à la fin du voyage. »

Parmi les vaches laitières.

Comment en êtes-vous venue à accueillir un invité du Sud ?

DM souhaitait reconduire l’expérience « échange Sud-Nord », dans le domaine de l’agroécologie. Je suis partisane de l’échange Sud-Nord parce qu’il est temps d’écouter, de s’étonner, d’apprendre du Sud et d’intégrer ses expériences, ses connaissances, ses savoir-faire, ses sagesses et sa spiritualité dans notre monde occidental parfois futile et qui va trop vite. Puis tout s’est précisé, avec Valérie Maeder, coordinatrice du pôle échange de personnes à DM et Juliane Ineichen, responsable du secteur agroécologie, et avec moi qui me suis annoncée. J’avais en effet envie que notre arrondissement d’églises Berne-Jura-Soleure accueille un.e invité.e de DM, et puis je me suis dit que j’étais juste à la bonne place, juste au bon moment pour le faire. Lorsqu’on ne peut pas aller dans le monde, on peut faire venir le monde à nous. J’avais besoin aussi d’offrir accueil, hospitalité et partage, parce que j’ai reçu l’accueil, l’hospitalité et le partage.

Étiez-vous intéressée par l’agroécologie ?

En termes d’agroécologie, rien de mieux pour moi que le terrain, le végétal, la terre, l’odeur agréable du bétail. Je suis du monde rural et Alphonce aussi. Enfin, il est arrivé !

Au marché bovin de Delémont.

Dans la chaleur finissante d’un été caniculaire, nous avons rapidement partagé nos connaissances : observer et gratter la terre, dire le nom des fleurs, des plantes médicinales, regarder des vaches, ouvrir des ruches et visiter les abeilles et le monde paysan du Jura.

 

Alphonce au rucher des Frasses.

Alphonce a des connaissances et un vocabulaire d’agronome pour parler fourrage, plantes médicinales, fertilisation de la terre et apiculture. Il fallait donc qu’il aille se frotter au même monde technique que lui. C’est à la fondation interjurassienne de Courtemelon qu’il a trouvé des professionnel.le.s comme lui qui lui ont permis de répondre à bon nombre de ses questions mais aussi qui ont appris de sa réalité africaine.

Son séjour se termine le 6 octobre. Que pouvez-vous nous dire à mi-parcours de son envoi en Suisse ?

A présent, je vois la Suisse avec ses yeux et avec lui m’étonne de la modernité de nos routes, de l’asphalte toujours impeccable et des tunnels si beaux et tellement bien construits. Mis à part ces considérations d’ingénieries du génie civil, Alphonce ne perd pas de vue sa mission d’échanges en matière d’agroécologie. Il questionne, il s’interroge, il demande, il cherche et n’a de cesse de comparer et d’associer ses expériences suisses avec la réalité de son terrain camerounais.

Vue du tunnel.

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Alphonce Azebaze

Ingénieur agronome

Suisse

Alphonce travaille dans la formation en agroécologie dans une approche endogène qui comporte la lutte contre les changements climatiques, les techniques de culture et l’utilisation des plantes médicinales.

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