Un voyage, trois regards (3/3)

Mélanie Sinz change de posture et passe d’intervieweuse à rédactrice pour le dernier numéro de cette série. Elle va témoigner de ses deux expériences de voyage de groupe : le premier au Mozambique comme participante DM, le second à Cuba en tant qu’observatrice et co-responsable de la communauté des jeunes de San Nicolás.

Depuis septembre 2023, je suis envoyée par DM sur cette grande île des Caraïbes. J’ai eu la chance de rencontrer des jeunes Suiss.esses qui sont arrivé.es à San Nicolás début février de cette année. Ils et elles sont venu.es pour aider les habitant.es de cette petite ville cubaine. En les voyant, je me suis souvenue de mon premier voyage sur sol africain. C’était au Mozambique en 2017 et j’étais avec un groupe d’ami.es et des membres de DM.

Ci-dessous, je vous partage certains de mes ressentis en rapport avec les voyages solidaires.

Dans le cadre des échanges, qu’est-ce qu’apportent ces voyages ?

De tels voyages permettent d’appréhender la vie quotidienne d’une autre manière. C’est également un bon moyen de se réaliser, d’apprendre à se connaître et faire le point sur ses priorités. Cela permet de démontrer, aussi, une certaine indépendance, adaptabilité et flexibilité. Cela oblige à quitter sa « zone de confort », ce qui n’est pas toujours facile. Dans le cas des deux exemples cités, ces adaptations de vie sont exactement les mêmes. Que l’on se trouve en Afrique ou dans la mer des Caraïbes. Au sortir de ces expériences, il est clair que l’on voit les choses de manières différentes et que, certainement, on en ressort plus fort.e.

Pourquoi c’est bien de le faire ? 

C’est bien de le faire car cela force à une certaine ouverture d’esprit. Cela apporte une nouvelle vision du monde de nouveaux ami.es, voire une nouvelle famille ! Le voyage solidaire, en groupe mais aussi en « solo », présente de multiples avantages tant techniques que sociétaux. Il permet de découvrir des cultures et des mondes généralement très écartés des nôtres. Un voyage solidaire nous expose beaucoup, mais nous offre la chance d’apprendre de nouvelles choses et d’acquérir des compétences qui peuvent être utilisées par la suite dans notre vie quotidienne.

Mais le plus important est peut-être le fait que les voyages solidaires nous donnent l’occasion d’aider les autres. Que ce soit par le biais du bénévolat ou simplement en prêtant une oreille attentive. Nous pouvons apporter un «plus» dans la vie des gens que nous rencontrons. C’est finalement ce qui rend cette forme de voyages si gratifiant.

Qu’est-ce qu’il me plaît le plus ?

S’ouvrir aux autres, aller aider les autres et apporter sa contribution à un équilibre plus juste des ressources de la planète. Prendre du recul sur nos capacités et nos envies dans notre façon de vivre.

Quels sont les points positifs et négatifs ?

La solidarité est une étape importante pour la construction de sa personnalité. Partir en mission solidaire, ça nous permet d’aider les autres mais aussi de nous enrichir tant sur plan professionnel que personnel. Pour le positif, lorsque l’on voyage en groupe, on peut facilement faire un débriefing et parler des choses que l’on vit.

Le moins, c’est quand on n’est pas préparé à voir tel ou tel événement. Il arrive que l’on soit choqué.e, déboussolé.e. Il faut avoir les outils pour y faire face. Il est certain que même si chaque situation est différente, le ressenti est toujours très fort. Mais c’est justement lors de ce genre d’événement, et une fois le choc passé, qu’on en ressort plus fort. Et ça, c’est du positif.