Un voyage, trois regards (1/3)

Du 1^er au 22 février, huit jeunes Suiss.esses – âgé.es entre 18 et 28 ans – du groupe de Soleure, Together, se sont envolé.es pour San Nicolás à Cuba. Ce voyage est l’expression du jumelage qui relie la paroisse réformée de Soleure et l’Église presbytérienne réformée à Cuba (IPRC). C’est Mélanie Sinz, notre envoyée DM à Cuba, qui nous relayera les différents témoignages de cet échange. Nous débutons cette série par le regard de trois de ces jeunes Suiss.esses : Lukas, Nikita et Madlen. Il s’agit d’une première expérience cubaine pour Lukas et d’une expérience renouvelée pour les jeunes filles.

Qu’est-ce que ce genre de voyage apporte ?

Lukas : C’est une grande ressource d’être en groupe. Nous sommes tou.tes complémentaires avec des compétences diverses et variées. Pour moi, c’est très passionnant de rencontrer de nouvelles personnes tant des Suiss.esses que des Cubain.es. Je pense que dans un voyage on apprend plus « intensivement » à se connaître, plus qu’à la maison… en Suisse.

Nikita : Ce genre de voyage apporte une dynamique de groupe et oblige à se faire confiance entre nous. En groupe, on peut aider les gens de façon plus active et ce, avec des actions concrètes.

Madlen : Le focus pour nous c’est l’échange culturel. Pour notre groupe, c’est beau à voir ce que l’on provoque lors de la recherche de fonds. Notre projet du jardin est un highlight et c’est génial de savoir qu’il fonctionne, même quand nous ne sommes pas là. Niveau communication, c’est aussi chouette d’être réuni.es et de pouvoir parler de vive voix de notre projet, comment on veut le poursuivre. Dans un autre registre : c’est très précieux pour nous… et pour elles et eux de faire des activités spéciales. Que cela soit des excursions, des travaux ou des échanges.

Pourquoi c’est bien de le faire ?

Lukas : De mon point de vue, égoïste, on apprend beaucoup pour la vie. Cela a beaucoup de valeur d’entendre les histoires de vie des personnes mais aussi de partager la nôtre.

Nikita : L’échange culturel est une grande part de cet engagement, mais également l’aide que l’on peut donner est très importante. Non seulement, cela apporte de l’aide aux habitant.es du pays où l’on va, dans notre cas Cuba, mais cela nous permet, aussi, de ramener quelque chose à la maison. Nous pouvons améliorer notre façon de vivre, que cela soit dans notre approche à la nourriture, la consommation d’électricité etc.

Madlen : C’est très riche culturellement de voir comment ils.elles gèrent la « désorganisation ». Simplement d’observer leur approche de la communauté et de qu’est-ce que la famille signifie. C’est différent de chez nous.

Qu’est-ce que vous aimez le plus ? 

Lukas : Moi ce que j’aime le plus c’est de discuter avec les gens. Souvent quand on est en petit groupe, par exemple lors d’un trajet en bus, tout d’un coup il y a un échange qui se crée. On parle de la vie, du monde et on commence à parler de tout et de rien. On peut beaucoup apprendre des personnes que l’on rencontre à l’étranger. Je trouve très jolis ces échanges. On apprend beaucoup des personnes qui ont une autre culture et cela me fait du bien. Je trouve très sympathique que l’on puisse simplement échanger.

Nikita : Pour moi, c’est le travail physique : peindre des maisons, réparer l’électricité. Mais aussi le temp libre qui permet de discuter avec d’autres personnes, de voir comment les gens vivent et de raconter comment nous vivons, nous, en Suisse. Et de faire des bracelets en ficelle !

Madlen : Je crois que ce j’aime le plus c’est ce qui se crée spontanément. Quand par exemple, après le programme, quelqu’un a une idée d’une autre activité ou de discuter de choses que nous n’avions pas planifiées. Apprendre plus sur les gens c’est ce que j’aime également.

Quels sont les points positifs et négatifs ?

Lukas : Le positif, c’est le contact et la relation qui se créent. Je vais me souvenir toute ma vie des gens que j’ai rencontrés ici à Cuba. C’est très beau de savoir qu’on est lié avec des personnes à l’autre bout du monde. Le point négatif : cela va être très dur de rentrer à la maison et de retourner dans le froid de la Suisse, de reprendre le quotidien. Ça va me prendre quelques temps pour que je réalise que je suis de retour chez moi.

Nikita : Le positif, c’est cet échange simplement. Le programme qu’on a est très varié et tout le monde trouve son compte. Moi qui viens d’un milieu de travail manuel j’aime bien aller travailler dans les maisons et j’imagine que Lukas qui vient du social lui il aime plus le contact avec les gens. Le côté négatif : un autre pays avec d’autres coutumes. C’est compliqué, à distance, d’organiser des choses. Leurs habitudes sont différentes des nôtres et cela n’est parfois pas simple de comprendre.

Madlen : La communication est difficile. Je trouve que c’est dur non seulement avec la distance mais aussi avec le décalage horaire. Nous avons aussi d’autres manières de communiquer. Il y a des personnes qui aiment plus les échanges par WhatsApp ou par e-mail. Cependant, et comme on le voit, l’organisation se fait avec de la spontanéité et cela fait partie de leur façon de vivre car cela dépend de la météo mais aussi des coupures d’électricité.