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Salama !

Au moment où vous lirez ces quelques lignes de nouvelles, je serai déjà ailleurs sur le globe. Continuant mes pérégrinations académiques au programme de mon congé scientifique.

Le «Rocher aux pintades» (le lieu-dit où s’élève la Faculté de théologie réformée d’Antananarivo)

A l’école de l’interculturalité

Mon séjour dans la ville d’Antananarivo s’est achevé à la veille des Rameaux. Trois semaines placées à l’enseigne de l’interculturalité. Avec comme cadre de vie, de travail et de rencontres la Faculté de théologie réformée d’Ambatonakanga, principale école supérieure de formation des pasteurs de l’Église de Jésus-Christ à Madagascar (FJKM). Durant ces semaines – aussi intenses que stimulantes –, j’ai participé à l’enseignement et à la formation théologiques dans ce haut-lieu du protestantisme réformé malgache. Un
précédent voyage, début 2020, m’avait déjà permis de découvrir les lieux et de rencontrer certain.es enseignant.es. Relative, cette familiarité n’a néanmoins pas empêché plusieurs déplacements personnels comme culturels. Loin s’en faut.

Salle comble !

A commencer par la taille de la Faculté. Car là où les facultés réformées du Vieux continent hébergent des volées confidentielles de théologiens en herbe, ce sont plusieurs centaines d’étudiant.es qui fréquentent les auditoires facultaires et aspirent au ministère pastoral dans la FJKM. Une vraie ruche en constante ébullition. Et cela, dès potron-minet. Même pour un Suisse habitué aux cours matinaux, je n’étais pas mécontent d’enseigner les après-midi. Car le travail théologique n’attend pas dans la « cité des mille » : au « rocher des Pintades » (le lieu-dit en malgache où s’élève la Faculté), les premiers enseignements démarrent à 6 heures du matin avec l’apprentissage (optionnel) du chinois. Le nouvel Eldorado du protestantisme – dixit Laurent W. Ramambason, le doyen de la Faculté et professeur de missiologie.

Croire et savoir

On ne s’étonnera pas que la place du croire ne soit jamais reléguée au vestibule. Troisième
apprentissage. La principale salle de cours en affiche le slogan, inscrit en lettres bleues sur fond blanc : « Rien sans Dieu ». Si, de Hans-Georg Gadamer à Paul Ricoeur, les grands penseurs de l’épistémologie des sciences nous ont sensibilisés à la dimension convictionnelle inhérente à la construction du discours théologique, nos collègues malgaches n’ont jamais renoncé à cet ancrage « situé » de la théologie. Les travaux récents d’herméneutique postcoloniale ne leur donnent pas tort. L’école doctorale qui forme la relève académique de la Faculté d’Ambatonakanga et de la FJKM en a même fait son terreau d’études, à l’enseigne de l’« interépistémologie ». Pour faire simple : les enjeux que soulèvent la rencontre et le dialogue entre différents régimes de vérité. Tout un programme !

La principale salle de cours

La principale salle de cours
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Simon Butticaz

Enseignant en Nouveau Testament

Madagascar

SimonButticaz_Carre

À l’occasion de son congé scientifique à l’Université de Lausanne, Simon Butticaz a passé trois semaines à Madagascar où il a participé à la formation théologique à la Faculté d’Ambatonakanga à Antanarivo. C’est dans un souci d’échange et d’apprentissage interculturels, au coeur du projet de DM, que s’inscrit son envoi auprès de l’Église de Jésus-Christ à Madagascar (FJKM).

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