Échanges entre futur.es et ancien.nes envoyé.es (1/5)

A l’occasion de la Journée DM, futur.es et ancien.nes envoyé.es se sont rencontrés dans une perspective de partage. C’est dans ce contexte que Mélanie Sinz, qui s’apprête à partir à Cuba pour collaborer avec l’Eglise presbytérienne réformée à Cuba (IPRC), interroge Myriam Sintado. Voici le retour sur cette discussion.

Intro

En juillet 2017, sous l’égide de DM, Myriam Sintado et Vanessa Trüb, pasteure et responsable jeunesse cantonale de l’Église protestante de Genève, partent pour plus de deux semaines avec un groupe de jeunes « post-KT » genevois à Cuba. L’essence de ce voyage était de découvrir comment les jeunes cubain.es vivent leur foi et de pouvoir partager expériences et connaissances avec elles et eux.

MS: Myriam, quel est ton plus beau souvenir ?

Des beaux souvenirs, il y en a eu beaucoup. Les rencontres avec nos ami.es cubain.es, les paysages ou les lieux que nous avons pu découvrir. Je pense à un moment en particulier, pendant un culte, à l’église baptiste du Centre Kairos, où j’ai été très touchée. Non seulement la célébration était dans ma langue maternelle, en espagnol, mais tout d’un coup il y a eu un chant de louange que je chantais quand j’étais petite dans mon église en Argentine. Mon cœur a bondi, il y avait là un sentiment d’Église universelle. Quel que soit l’endroit où l’on se trouve, pouvoir louer le Seigneur, ensemble, avec des personnes que l’on ne connait pas : c’est un sentiment de fraternité et d’union très fort. J’en pleurais, je voyais le chemin parcouru de mon histoire de vie, depuis mon enfance, comme une sorte de flashback. Je voyageais avec des jeunes, dans une culture proche de la mienne, des jeunes qui ont une culture différente de celle de Cuba. J’étais tellement heureuse de pouvoir partager un peu la culture sud-américaine avec elles et eux et la façon de célébrer aussi.

Si tu devais repartir à Cuba, est-ce que tu te préparerais différemment ? Si oui, comment ?

Si je pars seule ou pas, si c’est un envoi long ou court… c’est très différent. Je me renseignerais sur le plan politique et social. Parce que ça bouge beaucoup. Il y a eu beaucoup de changements et d’espoirs depuis la fin du régime castriste. La population vit encore des situations très difficiles, il y a sur place une vie à deux vitesses. C’est important d’être sensibilisée à ça, de se tenir au courant de la situation politique, économique et culturelle. De sortir aussi de notre façon de voir « à l’occidentale ». C’est bien d’ouvrir un peu son regard pour être capable de comprendre l’histoire du pays, sa réalité, comment ça s’est construit, etc.

Est-ce que tu t’es sentie en danger ? ou en insécurité ?

Non, pas du tout. Même si on était très entouré.es et qu’on nous disait de faire attention à ci et à ça. Nous étions accompagné.es par les gens locaux et nous pouvions « coacher » les jeunes pour éviter des malentendus. Même si c’était évident que nous étions des étrangers, des touristes, l’accueil des gens était extraordinaire, d’une gentillesse incroyable.

Quels conseils me donnerais-tu ?

Prends tout ce qui est à prendre. Chaque jour apporte des choses, qu’elles soient belles ou plus dures, rien n’est figé dans le temps, tout est en mouvement, tout évolue. Goûte à ça comme à un moment particulier, profite d’apprendre et d’évoluer avec celles et ceux que tu côtoieras.

C’est chouette d’avoir aussi quelques notions de la langue du pays. En étant sur place et à force d’entendre et de vivre avec cette langue, tu vas très vite être plus à l’aise avec l’espagnol. Tu vas apprendre la langue avec la vie de tous les jours et elle t’ouvrira le chemin de la culture du pays.

NB: Myriam Sintado revient d’un séjour à Madagascar dans le cadre du programme Éducation soutenu par DM. Plus d’information sur cet envoi ici.