La question du “retour de terrain” – journée débriefing avec Mélanie SINZ (5/6)
Mélanie Sinz est partie à Cuba, dans le cadre d’une acquisition d’expérience, avec l’opportunité de confronter son vécu de jeune adulte engagée en Suisse à un contexte totalement différent. Auprès de l’Église presbytérienne réformée de Cuba (IPRC), elle a pu mettre ses compétences au service de l’appui au programme de formation des moniteur.trices de camps d’enfants, l’accompagnement de projets d’enfance-jeunesse en paroisse et bien plus encore. Elle a passé une journée à DM avec d’autres envoyé.es de retour pour échanger et revenir sur leurs expériences respectives. Elle nous en fait un retour.
Les envoyé.es de retour
Samedi 12 octobre 2024, une petite équipe d’envoyé.es rentré.es courant de l’année est réunie dans les locaux du DM pour une journée d’évaluation et de retrouvailles. Nous « venons » du Bénin, de Madagascar, de RD Congo, du Mexique ou de Cuba. Objectifs : mener une réflexion individuelle et collective sur notre envoi, l’accompagnement de DM et notre vécu sur place.
Parmi les moments forts, le tour de présentation à travers un objet qui représentait ou qui parlait de notre expérience sur le terrain. Nous avions toutes et tous un objet différent, mais qui disait énormément de nous et de notre expérience.
Autre moment clé : nous nous sommes replongé.es dans nos dossiers de candidature et nos lettres de motivation. Quel chemin parcouru depuis le début des démarches ! Je ressentais de l’émotion dans l’air. Nous étions ému.es à la lecture de ces documents.
Mais surtout, l’essentiel de cette journée a été les occasions d’échange et de partage, en grand groupe ou en bilatéral. À mon sens, parler avec des personnes qui comprennent le vécu d’un envoi peut avoir un impact extrêmement positif et bénéfique, tant sur le plan émotionnel que psychologique.
Être envoyé.e de DM suscite souvent des expériences intenses, marquées par des émotions fortes, parfois peut-être même des traumatismes. Partager avec des personnes qui ont vécu quelque chose de similaire permet de recevoir un soutien émotionnel authentique et adapté. Ces personnes comprennent les défis spécifiques, les moments de doute ou de détresse, ce qui permet de se sentir moins seul.e et mieux compris.e dans ses émotions, les belles comme les plus difficiles.
De retour d’un envoi, il est fréquent de ressentir des sentiments d’impuissance, de tristesse ou même de culpabilité, surtout si l’on a été exposé.es à des situations de grande pauvreté ou d’injustice. Parler avec d’autres qui partagent ce vécu aide à normaliser ces émotions : on comprend que ces sentiments sont communs et qu’ils font partie du processus. Cela évite de se sentir « anormal.e » ou isolé.e dans ses émotions. Selon moi, le processus de retour que DM offre est primordial pour une réadaptation à la vie en Suisse.
Mon constat est que lorsque l’on partage son expérience avec quelqu’un qui la comprend, on se sent écouté.e, respecté.e, et valorisé.e. Cette reconnaissance mutuelle renforce la confiance en soi, car cela rappelle la valeur de ce que l’on a accompli et des efforts investis. Être compris.e dans ce parcours donne un sentiment de satisfaction personnelle et de fierté quant au travail accompli, même si les résultats semblent parfois modestes.
Ce fut une journée très riche, qui m’a encore plus permis de transformer mon expérience d’envoyée en un moteur pour l’avenir. Merci à DM pour le suivi tout au long du processus avant, pendant et après l’envoi.
Mélanie SINZ encore sur le terrain.
Mélanie SINZ de retour.
Coopération par l’échange de personnes
Complémentaire au soutien financier ou technique apporté aux projets développés, l’action des envoyé.e.s joue un rôle clé dans l’engagement de DM auprès de ses partenaires. Plusieurs types de séjours et d’engagements sont possibles, pour des durées diverses.