Entre foi, recherche et interculturalité : une mission en terre helvétique
Arrivée en Suisse depuis quelques mois, la pasteure Miora Rasoharinaivo nous raconte ses débuts et son acclimatation sur une terre qu’elle découvre pour la première fois et où elle passe une année.
Devant l'église à Gland le 29 Janvier.

Le 28 janvier, j’ai quitté ma famille et l’île que j’aimais, et j’ai posé le pied en Suisse le 29 janvier 2025.
Les Malagasy m’ont accueillie à l’aéroport, témoignant de leur culture à travers leur hospitalité et leurs compétences en matière d’accueil. En arrivant en Suisse, je me suis rappelé la parole du Seigneur dans Jérémie 1 :7 : « Et l’Éternel me dit: Ne dis pas: Je suis un enfant. Car tu iras vers tous ceux auprès de qui je t’enverrai, et tu diras tout ce que je t’ordonnerai ».
Les premiers jours ont été consacrés à l’adaptation à un nouveau monde, à de nouvelles personnes, à des conditions de vie inédites et à des cultures diverses.
Dès le soir suivant mon arrivée, mon travail a commencé au sein de l’église FJKM (Église de Jésus-Christ à Madagascar) en Suisse. Je ne me suis pas sentie étrangère lorsque j’ai rencontré la communauté pour la première fois. C’est dans cette Église que ma mission suisse a débuté. Encouragement, prédication, enseignement, formation, réunions et visites pastorales ont été menés avec les paroissiens et les paroissiennes.
En tant qu’envoyée au sein de DM, j’ai participé à des réunions, des formations et des échanges avec les Églises et leur département des femmes. Des visites aux Églises collaborant avec DM ont également été organisées. Un échange interculturel a eu lieu à travers des jeux malagasy et suisses organisés entre FJKM Gland et DM. Ces moments ont été une source de joie et d’enrichissement, contribuant à la mission Nord-Sud.
Par ailleurs, ma recherche postdoctorale à l’Université de Lausanne constitue une autre facette de mon travail en Suisse. Dans ce nouvel environnement, j’ai pu me connecter et interagir avec des personnes venues de nombreux pays. L’échange culturel est une expérience précieuse, non seulement dans mes travaux de recherche à l’Institut romand de science biblique, mais aussi dans ma relation avec l’aumônerie de l’UNIL.
Mon premier jour de découverte de la neige et du ski.

Ma recherche actuelle porte sur la comparaison de la violence sexuelle dans la famille davidique, selon II Samuel 11 et 13. Cette forme de violence est préoccupante et omniprésente : à l’école, au travail, dans la communauté et, surtout, au sein du foyer. Pour faire évoluer les mentalités et les conditions de vie, il est essentiel de comprendre ces récits dans leur contexte. Je suis convaincue que l’éducation des différents membres du foyer est un levier fondamental pour lutter contre ces violences aujourd’hui.
Depuis mon arrivée en Suisse, j’ai profondément apprécié les interactions interculturelles. On peut dire que j’ai un réel avantage en matière d’échanges culturels. Mes expériences m’ont permis de nouer des collaborations avec des personnes d’horizons culturels et religieux divers. En Suisse, j’ai eu l’opportunité d’entrer en contact avec des compatriotes malagasy tout en découvrant la culture suisse.
Dès mon arrivée, j’ai vécu l’interculturalité avec la paroisse FJKM de Gland, le pôle échange de personnes de DM et l’Université de Lausanne. Je découvre pleinement la richesse et la complémentarité des cultures. Cette expérience m’enseigne que les différences culturelles ne constituent pas un obstacle à la communication, mais qu’au contraire, elles se complètent et facilitent l’accomplissement de ma mission en Suisse.
Miora Rasoharinaivo
Pasteure chercheuse
Suisse
Pasteure Miora Rasoharinaivo

Titulaire d’un doctorat en Ancien Testament, Miora est pasteure de l’Eglise FJKM. C’est avec la ferme volonté d’apprendre, de partager et d’apporter son regard qu’elle appréhende son engagement d’une année en Suisse. Au coeur de ce séjour : des recherches académiques auprès de la Faculté de théologie et de sciences des religions de l’Université de Lausanne. En marge de ses recherches, la pasteure Miora est engagée à temps partiel auprès de la paroisse FJKM de Gland, pour un mandat d’accompagnement pastoral de la communauté malagasy et pour un travail sur les questions d’interculturalité en lien avec les Églises et paroisses membre du réseau de DM.