Chroniques d’un pasteur malagasy à Maurice (2/3)

Depuis plus d’un an, le pasteur Eri Koera et sa famille sont envoyé.es de Madagascar à l’île Maurice, auprès de l’Église presbytérienne (EPM). Dans une série de trois posts, il revient sur les temps forts de cette première année d’envoi. Dans ce deuxième volet, plongée dans une réalité riche de diversité, de cohésion et de partage communément appelée l’interculturalité.

Cultes et rencontres communautaires (septembre – novembre 2024)

Les cultes dominicaux sont le cœur battant de notre mission. Chaque semaine, nous nous rassemblons pour chanter, prier, lire la Bible et écouter une prédication en malagasy. Les thèmes abordés dans les prédications sont variés, allant de l’importance de la foi dans la vie quotidienne à l’appel à l’unité et à la solidarité. La Sainte Cène est un moment particulièrement solennel, où nous commémorons le sacrifice du Christ et renouvelons notre engagement envers lui.

Les cultes en commun avec l’église de Saint-Jean, ainsi que Saint André, composées de Mauricien.nes, sont des occasions précieuses de favoriser l’intégration et le dialogue interculturel. Ces rencontres témoignent de l’unité du corps du Christ au-delà des frontières et des différences culturelles. L’atmosphère y est chaleureuse et accueillante.

Nos visites à l’hôpital Eagle Cancer Hospital à Rose Belle sont des moments de partage et de compassion. En partageant le verset de Philippiens 4:6 (« Ne vous inquiétez de rien ; mais en toute chose faites connaître vos besoins à Dieu par des prières et des supplications, avec des actions de grâces. ») et Matthieu 5:13 (« Vous êtes le sel de la terre. Mais si le sel perd sa saveur, avec quoi la salera-t-on? »), nous cherchons à apporter un réconfort spirituel aux malades et à leurs familles, leur rappelant la présence et l’amour de Dieu dans les moments difficiles.

Les rencontres régulières avec les anciens de la communauté sont essentielles pour la prise de décision et la direction spirituelle de la communauté. Lors de ces rencontres, nous méditons sur des passages bibliques tels que Josué 24:15 (« …choisissez aujourd’hui qui vous voulez servir. Moi et ma maison, nous servirons l’Éternel. ») et Luc 2:21-24.

L’intégration musicale comme pont entre les cultures.

Lors des cultes en commun avec les Mauricien.nes, nos musicien.nes s’entraident, apportant un nouveau souffle à la musique et favorisant une meilleure intégration. Cette dynamique crée un espace d’échange et d’enrichissement mutuel, renforçant les liens spirituels entre nos communautés.

• Une fusion musicale enrichissante

L’introduction de rythmes de séga ou de maloya dans les chants de louange permet de valoriser la diversité culturelle tout en préservant l’essence des cantiques traditionnels.
L’association d’instruments comme le valiha malgache et le ravanne mauricien crée une sonorité unique et fédératrice.

• Des ateliers de partage musical

Des rencontres entre musicien.nes malagasy et mauricien.nes pour échanger sur leurs techniques, styles et influences. L’apprentissage réciproque de nouveaux chants en malagasy, en créole et en français pour encourager une plus grande participation et inclusion. Les résultats de ces partages sont multiples :

• Un répertoire commun et vivant

La création d’un livret de chants intégrant des hymnes classiques revisités avec des instruments et rythmes locaux. L’encouragement à composer de nouveaux chants inspirés de la foi et des traditions des deux cultures, renforçant ainsi l’identité musicale de nos cultes communs.

Grâce à cette entraide musicale, nous construisons un espace où la louange devient un véritable témoignage de l’unité et de la richesse de nos traditions respectives.