On s’appelle ce soir ?
Lors de la journée DM, les futur.es envoyé.es ont joué les reporters en posant quelques questions à des personnes de retour en Suisse. Dans ce premier échange, Natalia Acuña Andrey, qui se prépare à partir au Mexique, s’est entretenue avec André Feller, ancien envoyé avec sa famille au Rwanda. Retour de Natalia.
Comment ont changé les formes de communication pour les envoyés de DM ? Un témoignage autour des mécanismes utilisés pour maintenir le contact à distance.
Natalia Acuña Andrey avec André Feller

Une première réflexion personnelle
De nos jours, on est habitué.es à prendre une photo de notre repas, du coucher de soleil, et de l’envoyer à l’instant à nos amis ou notre famille. On a, à portée de main, la possibilité de partager beaucoup de petits moments quotidiens avec nos proches.
Quand je pense à ma future mission au Chiapas, Mexique, je ne me préoccupe pas vraiment de la possibilité d’appeler ma famille ou de partager des photos avec mes ami.es. Mais lorsque j’ai réfléchi à un thème à partager avec d’ancien.nes envoyé.es de DM, je me suis tout de suite intéressée aux moyens utilisés pour donner des nouvelles à celles et ceux qui étaient loin quand l’immédiateté du partage à distance n’était pas garantie.
Un partage
Dans le contexte de la réunion annuelle des envoyé.es de DM, j’ai eu l’opportunité de partager un moment avec André Feller, envoyé au Rwanda avec sa famille de 1984 à 1989. Je lui ai posé la question: « Comment donniez-vous des nouvelles à votre famille ? » Il m’a répondu: « Les options : un téléphone, à 50 km, avec lequel il fallait se passer la parole attentivement, car le son pouvait seulement aller dans un sens. »
Sinon, et le choix le plus fréquent pour André et sa famille, les lettres. Ecrire des lettres permettait de donner des nouvelles pas tous les jours, mais de semaine en semaine. Selon la poste d’où elle était envoyée, la lettre pouvait prendre environ 2-3 semaines pour arriver à destination. Personnellement j’étais assez surprise car depuis Tlaxcala, où j’ai grandi au Mexique, les cartes de Noël envoyées depuis la Suisse, arrivaient souvent juste avant Pâques. Et les réponses pour André ? Elles arrivaient à la boîte postale communale 67, à Gitarama.
Pour les nouvelles les plus pressantes, le télégramme. Utilisé, par exemple, pour annoncer la naissance de leur fils Timothée. Un télégramme qu’André m’a partagé en photo. Un message court, mais d’une énorme signification.
Aujourd’hui, certaines de ces lettres sont encore chez André, sans doute témoignant des moments de bonheur mais aussi des difficultés au fil des années d’un engagement marquant. C’est ainsi, que grâce à ce partage, je prends le temps de revaloriser les possibilités que nous avons aujourd’hui de communiquer malgré la distance.
Natalia Acuña Andrey
Collaboratrice en agroécologie
Mexique
Pasteure Miora Rasoharinaivo

Forte d’un parcours académique en sciences environnementales (au Mexique et en Suisse) et d’une expérience de terrain approfondie dans des projets participatifs en zones rurales, Natalia Acuña Andrey a à cœur de mettre ses compétences au service de projets durables, ancrés dans les savoirs locaux. Elle a donc le profil idéal pour répondre aux besoins du Séminaire interculturel maya (SIM) de renforcer son équipe par un.e collaborateur.ice en agroécologie. Natalia et ses futur.es collègues partageront compétences, connaissances et expériences pour accompagner les groupes et familles des communautés engagées dans des projets en agroécologie. Identification des ressources locales, analyse des besoins, promotion du projet, récolte de données, ateliers pratiques, formations seront autant de tâches auxquelles Natalia sera appelée à contribuer.








